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Automatisation et Marketing : Ré-humaniser les séquences sans perdre en efficacité

Rédigé par Chanon Asarisi | 17/07/2025

Chez if/else agency, on conçoit des séquences qui performent. Mais depuis quelques mois, une tendance nous alerte : l’automatisation gagne en vitesse, mais perd parfois en pertinence. Trop de mails lisses. Trop de parcours impersonnels. Trop de décisions sans nuance.

L’enjeu aujourd’hui n’est plus seulement de faire plus vite. C’est de rester juste. Pertinent. Humain. Parce qu’un bon CRM, ce n’est pas qu’un moteur. C’est un lien.

Chez if/else agency, on conçoit des séquences qui performent. Mais depuis quelques mois, une tendance nous alerte : l’automatisation gagne en vitesse, mais perd parfois en pertinence. Trop de mails lisses. Trop de parcours impersonnels. Trop de décisions sans nuance.

L’enjeu aujourd’hui n’est plus seulement de faire plus vite. C’est de rester juste. Pertinent. Humain. Parce qu’un bon CRM, ce n’est pas qu’un moteur. C’est un lien.

Une automatisation devenue omniprésente

En l’espace de quelques années, l’automatisation est passée de levier technique à réflexe stratégique. L’essor fulgurant des outils no-code et low-code a mis la création de workflows complexes à portée de clic. L’IA générative a, quant à elle, amplifié le phénomène : contenu, relances, réponses client, tout peut être produit et déclenché sans intervention humaine.

Résultat : des séquences ultra-performantes sur le papier, capables de tourner à l’échelle sans fatigue ni délai. C’est fluide. C’est rapide. C’est presque trop simple.

Un retour terrain qui interpelle

Mais cette automatisation généralisée commence à montrer ses limites, pas dans les dashboards, mais dans les ressentis. Côté clients comme collaborateurs, on sent une déconnexion. Les messages paraissent trop mécaniques. Les relances perdent en justesse. Les parcours, bien qu’efficaces, manquent d’émotion et de personnalisation.

Ce que l’on gagne en efficience, on le perd parfois en relation. Et pour des marques qui misent sur la fidélisation, l’engagement ou la recommandation, ce n’est pas anodin. Chez if/else, on le voit : trop d’automatisation mal calibrée dégrade l’expérience plus qu’elle ne l’améliore. Il est temps de rééquilibrer.

L’automatisation est un levier puissant… quand elle est bien pensée

Utilisée avec discernement, l’automatisation est un allié redoutable. Elle permet d’éliminer les tâches répétitives, de lancer des campagnes multi-segments en quelques clics, de réagir à chaud aux comportements utilisateurs… bref, de gagner un temps précieux là où il n’apporte plus de valeur ajoutée humaine.

Ce qu’elle permet de gagner

Automatiser, c’est avant tout libérer du temps. Moins de tâches manuelles, moins de risques d’erreurs, moins de friction. C’est aussi la clé pour passer à l’échelle sans multiplier les équipes : une même séquence peut s’adapter à 50, 500 ou 5 000 contacts. Et bien conçue, elle garantit une exécution homogène, fluide, mesurable.

C’est donc un formidable levier d’efficacité pour les stratégies marketing et sales. Un socle solide pour industrialiser sans dégrader.

Ce qu’elle fait parfois perdre

Mais cette mécanique bien huilée a aussi ses revers. À force de tout prédire, tout scénariser, tout automatiser, on efface parfois ce qui fait la richesse d’un échange humain : l’imprévu, l’écoute active, l’intuition.

Les messages deviennent prévisibles. Les relances tombent à plat. La relation s’appauvrit, car le prospect ou le client ne se sent plus considéré individuellement. Et là, on passe à côté de ce qui fait la différence.

Chez if/else, on est convaincus d’une chose : l’automatisation ne doit jamais gommer la dimension humaine. Elle doit l’amplifier, la soutenir, la rendre plus disponible. Pas la remplacer.

Quand l’automatisation devient contre-productive

Toutes les automatisations ne se valent pas. Lorsqu’elles sont déployées sans réflexion de fond, elles peuvent générer exactement l’effet inverse de celui recherché : distance, lassitude, rejet. Trop de marques l’oublient en croyant bien faire.

Des parcours trop mécaniques

On a tous reçu ces séquences d’emails au ton trop générique, trop parfait… mais profondément vides.

Des relances au timing identique, des messages au contenu interchangeable, des tunnels d’onboarding qui n’écoutent rien de ce que l’utilisateur fait vraiment.

Ces expériences standardisées créent une déconnexion immédiate. Elles donnent le sentiment qu’on parle à une machine, pas à une marque. Or, dans une ère où l’expérience est plus importante que le produit lui-même, c’est une erreur stratégique.

Des biais, des oublis, des écarts éthiques

Automatiser, c’est aussi déléguer des décisions. Et si l’on ne comprend pas les critères sur lesquels reposent ces décisions, les risques sont réels : exclusions involontaires, recommandations biaisées, filtres injustes.

Scoring opaque, matching basé sur des modèles mal entraînés, réponses automatisées sans nuance : sans surveillance humaine, certains process peuvent faire plus de mal que de bien et nuire à la réputation de l’entreprise.

Une culture qui s’éloigne du sens

Il y a aussi un impact interne. Des collaborateurs qui se sentent réduits à des exécutants de process, des équipes marketing qui n’interagissent plus jamais directement avec un client… Cela mine l’engagement. Cela crée une culture où la distance remplace l’empathie.

Côté client, cela se traduit par un manque de chaleur, de personnalisation sincère. Par des parcours « propres sur le papier » mais déconnectés de toute forme de considération réelle.

Chez if/else, on pense qu’automatiser ne veut pas dire tout lisser. L’impact passe aussi par les aspérités, les attentions, les micro-moments qui échappent aux scénarios préconçus.

Re-humaniser ne veut pas dire désautomatiser

Le problème n’est pas l’automatisation en soi. C’est l’automatisation qui oublie l’humain. Re-humaniser, ce n’est pas revenir à des process 100 % manuels, c’est remettre l’humain là où il crée de la valeur. Et c’est parfaitement compatible avec des séquences automatisées.

L’approche HITL (Human In The Loop)

L’automatisation intelligente intègre des points de contrôle humains. C’est ce qu’on appelle le modèle Human In The Loop : l’humain intervient pour valider, ajuster, ou reprendre la main si besoin. Cela permet de garder la puissance du système, sans perdre le discernement.

Concrètement, cela peut passer par :

  • des emails automatisés, mais conditionnés à des événements vraiment pertinents (ex : abandon + consultation SAV),
  • des chatbots qui basculent vers un conseiller dès qu’un signal faible est détecté (ton du message, hésitation, question complexe),
  • des validations manuelles dans un workflow pour relancer un prospect à bon escient.

Ajouter de la souplesse aux séquences

Les outils comme HubSpot permettent d’aller bien plus loin que des « if/then » binaires. En combinant comportement, timing, historique CRM et input manuel, on peut créer des branches adaptatives réellement pertinentes.

Exemples :

  • ne pas envoyer une relance si un call est prévu dans les 48h,
  • prioriser un email de feedback humain post-rendez-vous plutôt qu’un template automatique,
  • insérer des tâches manuelles dans une séquence (ex : appel à froid préparé via fiche CRM enrichie).

C’est la différence entre une mécanique automatisée et un parcours orchestré.

Automatiser pour mieux personnaliser, pas pour éviter la relation

L’automatisation ne doit jamais être une échappatoire à la relation client. Elle doit au contraire libérer du temps pour qu’elle soit plus juste, plus qualitative, mieux informée.

Cela passe par :

  • l’enrichissement actif du CRM via les retours de l’équipe sales, support ou customer success,
  • l’intégration de signaux faibles issus de la conversation (mots utilisés, objections, ton) dans la segmentation ou les triggers,
  • une communication qui s’adapte vraiment, au lieu de simplement s’enchaîner.

Chez if/else, on défend cette vision d’une automatisation augmentée par l’humain. Pas plus complexe, mais plus pertinente. Parce que c’est là que se joue l’expérience.

Comment réconcilier automatisation et humanité

L’automatisation n’a jamais eu vocation à tout faire. Elle est là pour structurer, fluidifier, soulager. Mais quand elle étouffe l’initiative humaine ou fige les parcours, elle devient contre-productive. Ce qu’il faut, c’est un juste équilibre. Et ce n’est pas théorique : c’est ce que nous voyons chaque jour sur le terrain.

Ce que nous observons dans nos projets

Multiplier les outils n’a jamais garanti une meilleure expérience. Au contraire, une automatisation mal alignée peut diluer l’intention. Les séquences trop linéaires deviennent prévisibles, froides, mécaniques.

À l’inverse, celles qui laissent de la place à l’intervention humaine, un call, un message personnalisé, un ajustement ad hoc, génèrent plus d’engagement, plus de réponse, plus de conversion.

Ce n’est pas une intuition : c’est un retour d’expérience récurrent. Ce sont ces interactions inattendues, mais bien placées, qui transforment un tunnel marketing en relation de confiance.

Notre approche HubSpot-ready

Chez if/else, on conçoit des workflows hybrides, pensés pour combiner le meilleur des deux mondes :

  • L’automatisé : pour la réactivité, la cohérence, le suivi.
  • Le manuel : pour la chaleur, l’écoute, l’adaptation.

Exemples concrets intégrés à HubSpot :

  • Séquences d’onboarding B2B qui incluent un call de bienvenue obligatoire après inscription.
  • Scoring comportemental déclenchant une tâche pour un appel à valeur ajoutée au bon moment.
  • Alerte commerciale en cas d’ouverture multiple ou d’interaction forte, pour relancer avec contexte humain.

Chaque action automatisée ouvre la voie à une interaction humaine et chaque interaction humaine renforce la pertinence du système. C’est cette logique de complémentarité qui, selon nous, redonne toute sa valeur à l’automatisation.

Les bonnes pratiques pour automatiser intelligemment

Automatiser sans désincarner, c’est possible. Mais cela demande une vraie intention dans la conception des parcours. Voici les leviers que nous activons systématiquement pour garantir une expérience à la fois fluide, personnalisée et engageante.

1. Cartographier les points de contact critiques

Toutes les étapes d’un parcours client ne se valent pas. Certaines peuvent être fluidifiées sans perte, d’autres nécessitent une vraie présence humaine. C’est là qu’il faut concentrer l’attention.

  • Repérer les moments où l’émotion, le doute ou l’enjeu business sont forts : conversion, réclamation, décision complexe.
  • Y intégrer des actions humaines systématiques : call, message, validation manuelle.
  • Ne pas chercher à automatiser l’ensemble du tunnel, mais à en renforcer les points clés.

2. Ajouter de la transparence

Les clients ne rejettent pas l’automatisation, ils rejettent l’ambiguïté.

  • Indiquer clairement quand une interaction est automatisée.
  • Prévoir des points de bascule humains visibles et accessibles : contact, relance, personnalisation.
  • Expliquer les règles : pourquoi telle réponse, comment sont traitées les données, à quel moment un humain prend le relais.

La transparence crée de la confiance. Et dans un parcours digital, c’est un actif rare et précieux.

3. Maintenir une logique évolutive

L’automatisation n’est pas un dispositif figé. C’est un levier qui doit s’ajuster en permanence aux retours du terrain.

  • Auditer les séquences régulièrement, côté data et côté feedback client.
  • Croiser les taux d’ouverture avec les taux de réponse qualitative.
  • Adapter les workflows aux objectifs business réels (et non aux possibilités techniques).

Chez if/else, nous construisons des séquences HubSpot vivantes, monitorées et enrichies. Parce que l’automatisation n’est jamais une fin en soi : c’est un moyen de créer des expériences plus intelligentes, plus utiles, plus humaines.

Automatiser, oui. Déshumaniser, non.

Automatiser, c’est gagner du temps, fluidifier les parcours, structurer l’engagement. Mais ce n’est pas, et ça ne doit jamais être, se couper de la réalité vécue par le client.

Chez if/else agency, notre approche repose sur un principe simple : l’efficacité n’exclut pas l’attention. On ne scale pas la confiance, la fidélité ou l’émotion comme on scale une campagne.

C’est pourquoi nous concevons des expériences hybrides, où l’automatisation ne remplace pas l’humain, elle lui fait de la place. Une place pour mieux écouter, mieux répondre, mieux créer du lien.

Car dans un monde de plus en plus automatisé, c’est la relation humaine qui fait vraiment la différence.

Crédit : Photo de Aakash Dhage sur Unsplash