Développement back-end
Publié le 24/07/2025

Le site web serverless : performance et scalabilité en 2025

                Écrit par Luc Benayoun
              
Le site web serverless : performance et scalabilité en 2025

Le serverless n’est pas une promesse pour demain. C’est déjà une réalité pour des milliers de projets web en production. Plus rapide à déployer, plus économique à faire tourner, plus simple à faire évoluer : ce modèle redéfinit les standards du développement moderne. Fini les serveurs à maintenir, les infrastructures à dimensionner, les nuits à surveiller les montées en charge.

Aujourd’hui, des solutions comme AWS Lambda, Netlify, Vercel ou Cloudflare Workers permettent de construire des applications scalables, performantes, et prêtes pour l’instantané. Et si cette approche séduit autant les startups que les grandes plateformes, c’est parce qu’elle coche trois cases stratégiques : agilité, sobriété, efficacité.

Mais le serverless, ce n’est pas juste « ne plus avoir de serveurs ». C’est un nouveau paradigme. Dans cet article, on fait le point sur ce qu’il change concrètement - et pourquoi il est en train de devenir la norme.

Le serverless, une réponse directe aux nouveaux enjeux du développement

Gagner en agilité, réduire les coûts, accélérer les livraisons

Le modèle serverless élimine une contrainte historique : la gestion de l’infrastructure. Plus besoin de configurer, monitorer ou maintenir des serveurs. Les développeurs se concentrent uniquement sur le code métier, pendant que le cloud provider s’occupe du reste : scalabilité, sécurité, disponibilité.

Côté budget, le modèle à l’usage fait toute la différence. Vous ne payez que pour ce qui s’exécute réellement, à la milliseconde près. Résultat : des coûts maîtrisés, notamment sur les projets aux usages irréguliers ou aux pics de charge ponctuels.

Enfin, la rapidité de déploiement est un atout majeur. Un MVP peut être mis en ligne en quelques heures, un microservice en quelques minutes. C’est un levier de time-to-market concret.

Un modèle aligné avec l’évolution du cloud et des microservices

Le serverless repose sur une logique événementielle : le code ne tourne que lorsqu’un événement l’y oblige. C’est l’inverse du modèle monolithique, qui repose sur une infrastructure toujours active.

Cette approche s’inscrit naturellement dans la mouvance cloud-native, en complément des architectures microservices, du DevOps, ou du JAMstack. Elle se combine aussi parfaitement à l’edge computing, en rapprochant les traitements de l’utilisateur final pour gagner en vitesse.

Bref, le serverless ne suit pas la tendance : il la structure.

Comment fonctionne le serverless (et ce qu’il change vraiment)

Le principe : exécuter du code uniquement quand c’est nécessaire

Le serverless repose sur un fonctionnement radicalement différent des architectures classiques. Ici, le code n’est pas hébergé en permanence sur un serveur prêt à répondre : il est déclenché uniquement lorsqu’un événement le nécessite.

Deux grands modèles structurent cette approche :

  • Function as a Service (FaaS) : on découpe la logique métier en fonctions unitaires, déclenchées par des événements précis (soumission d’un formulaire, upload de fichier, appel d’API…). Ces fonctions sont éphémères, stateless, et totalement gérées par le fournisseur cloud (comme AWS Lambda ou Google Cloud Functions).
  • Backend as a Service (BaaS) : le développeur s’appuie sur des services back-end pré-packagés (authentification, base de données, stockage, analytics…) sans avoir à se soucier de l’infrastructure sous-jacente. Cela permet de construire une app complète avec très peu de code serveur.

Cas d’usage les plus pertinents

Le serverless s’impose sur tous les scénarios à déclenchement ponctuel ou à forte variabilité de charge :

  • Traitement de formulaires (envoi, validation, notification)
  • Optimisation d’images ou de vidéos à la volée
  • Appels d’API personnalisées (notamment en low-latency)
  • Génération de pages dynamiques côté serveur, par exemple avec Next.js ou Nuxt.js en edge rendering
  • Fonctionnalités IA ou calculs métiers déclenchés selon un scénario utilisateur

À chaque fois, le point commun est l’exécution à la demande. Résultat : un maximum d’efficacité, zéro ressource inutilisée.

Les bénéfices concrets pour les projets web modernes

Scalabilité native et performance automatisée

L’un des avantages majeurs du serverless est sa capacité à s’adapter instantanément à la charge.

Inutile d’anticiper un pic de trafic ou de redimensionner manuellement une infrastructure : le code s’exécute uniquement lorsqu’il est sollicité, avec des ressources automatiquement allouées par le cloud provider.

  • La puissance s’ajuste dynamiquement en fonction du volume de requêtes
  • Les performances restent stables, même en cas d’affluence soudaine (lancement de produit, campagne média…)

Optimisation des ressources et du budget

Fini les machines qui tournent à vide. Le modèle de facturation du serverless repose uniquement sur l’usage réel : chaque exécution de fonction est comptée à la milliseconde, et facturée au juste prix.

  • Aucun coût fixe ou abonnement inutile : chaque centime investi correspond à une action réelle
  • Idéal pour les projets à charge variable ou à usage irrégulier, comme les sites événementiels ou les MVP

Optimisation des ressources et du budget

En délégant la gestion des serveurs, de la sécurité et des mises à jour au fournisseur cloud, les équipes peuvent se concentrer sur ce qui compte vraiment : le produit.

  • Le code est au cœur de la réflexion, pas l’infrastructure
  • Moins de maintenance = plus de vélocité dans les sprints
  • La sécurité est renforcée, avec des patchs et correctifs gérés automatiquement

Le serverless libère ainsi du temps, de l’énergie et du budget à chaque étape du cycle de vie d’un projet web.

Les bénéfices concrets pour les projets web modernes

Challenges à considérer dès le départ

Passer au serverless offre de nombreux avantages, mais comporte aussi son lot de défis qu’il faut anticiper pour éviter les mauvaises surprises.

  • Cold start : certaines fonctions peuvent subir un délai de démarrage si elles ne sont pas appelées régulièrement. Cela peut impacter l’expérience utilisateur, notamment sur des appels critiques.
  • Débogage plus complexe : dans un environnement distribué et orienté événements, la traçabilité des erreurs peut s’avérer plus difficile sans outils adaptés.
  • Vendor lock-in : les services serverless sont souvent étroitement liés à l’écosystème du fournisseur cloud (AWS, Azure, Google). Cela peut rendre une migration ultérieure plus complexe.

Les bonnes pratiques pour sécuriser son projet

Pour tirer pleinement parti du serverless sans en subir les limites, certaines précautions sont essentielles dès les premières lignes de code.

  • Mettre en place un monitoring adapté : privilégier des outils de suivi capables d’agréger les logs et métriques serverless (ex. : Datadog, New Relic, AWS CloudWatch).
  • Optimiser le code pour l’usage réel : limiter les appels superflus, éviter les fonctions surdimensionnées, penser aux coûts de chaque exécution.
  • S’appuyer sur des frameworks éprouvés : des solutions comme Serverless Framework ou Knative permettent d’orchestrer plus facilement le déploiement, la gestion et la standardisation de votre infrastructure serverless.

Anticiper ces éléments dès la phase de conception, c’est garantir un projet plus fluide, plus rentable et évolutif dans le temps.

Pourquoi if/else agency suit de près cette évolution

Une veille active sur les architectures performantes

En tant qu’experts HubSpot, nous testons en continu les technologies qui transforment le développement web. Le serverless en fait clairement partie.

Nous explorons les solutions comme Netlify, Cloudflare Workers ou AWS Lambda pour en comprendre les apports concrets, tant en termes de performance que de flexibilité.

L’objectif : évaluer leur pertinence selon les contextes métiers, les stacks techniques, et les contraintes de nos clients.

Une approche orientée valeur client

Le serverless n’est pas une tendance pour technophiles. C’est un accélérateur de time-to-market, une réponse claire aux enjeux d’agilité, de budget et d’évolutivité.

Nous ne l’imposons pas, nous l’activons là où il génère une vraie valeur : gestion d’un pic de trafic, automatisation ponctuelle, micro-fonctionnalité à déployer rapidement, etc.

L’approche est la même que sur l’ensemble de nos projets : choisir l’architecture qui sert le mieux vos objectifs.

Un impact environnemental non négligeable (et souvent sous-estimé)

Si le serverless séduit autant pour ses atouts techniques, il mérite aussi d’être considéré à l’aune de son empreinte écologique. Dans un monde où le numérique représente déjà près de 10 % de la consommation électrique mondiale, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025, chaque décision technique pèse.

C’est ici que le serverless tire son épingle du jeu.

Contrairement à une infrastructure classique qui fait tourner des serveurs 24h/24, même quand ils ne sont pas sollicités, le serverless fonctionne à la demande. Cela signifie :

  • Moins de machines actives en continu
  • Moins de gaspillage de ressources énergétiques
  • Moins de matériel surdimensionné pour gérer des pics rares

Et ça change tout. Ce modèle de consommation granulaire, payer uniquement pour ce qui s’exécute, s’aligne directement avec une logique de sobriété numérique.

Le cas Quota Climat : un projet engagé, une architecture adaptée

L’Observatoire des Médias sur l’Écologie, via le projet Quota Climat, en est un exemple concret. Construit sur l’architecture serverless de Scaleway, le projet a combiné containers à la demande et Serverless Jobs pour adapter dynamiquement l’usage des ressources aux besoins réels.

Résultat :

  • Services désactivés la nuit pour éviter toute consommation inutile
  • Calculs différés planifiés intelligemment
  • Mutualisation maximale des ressources pour éviter le surdimensionnement

Au-delà de la logique technique, ce choix a permis de réduire les coûts, d’accélérer le développement, mais aussi de respecter une vraie démarche d’éco-conception. L’infrastructure n’est plus une dette énergétique silencieuse. Elle devient un levier d’optimisation.

Vers une logique de durabilité plus que d’écologie

Soyons clairs : aucune architecture cloud n’est “écologique” par nature. Même alimentés par des énergies renouvelables, les data centers restent gourmands en ressources et en refroidissement. Mais viser la durabilité, c’est faire le choix d’une infrastructure plus adaptée, plus économe, et plus alignée avec les usages réels.

C’est exactement ce que permet le serverless. Il impose une discipline par la conception : coder plus sobre, penser les pics, éviter les excès.

Et dans une époque où chaque requête web a un coût environnemental, cette approche fait une vraie différence.

Le serverless n’est pas une mode, c’est un virage technologique

Le serverless s’impose parce qu’il répond aux vrais enjeux : livrer plus vite, s’adapter sans friction, réduire les coûts d’infrastructure. Ce n’est pas un gadget de développeur, c’est un cadre de production moderne qui aligne performance technique et efficacité marketing.

Pour les projets web d’aujourd’hui et surtout de demain, il offre une scalabilité native, une souplesse inédite et une logique orientée produit.

C’est cette promesse que recherchent les équipes ambitieuses. Et c’est dans cette direction qu’if/else agency continue d’explorer, d’accompagner, et de faire grandir vos projets.

Crédit : Photo de Growtika sur Unsplash

Notre blog

Restez à jour !

Comme tout développeur qui se respecte, on reste à l'écoute du marché, des bonnes pratiques et des nouvelles techniques et outils pour rester performants. On vous partage toutes nos trouvailles.